« La panthère des neiges » – Sylvain Tesson
« Attendre était une prière. Quelque chose venait. Et si rien ne venait, c’était que nous n’avions pas su regarder. »
Prix Renaudot 2019, La Panthère des Neiges est un récit de Sylvain Tesson écrivain-voyageur, parti dans les montagnes du Tibet sur les traces de cet animal mystérieux. Accompagné d’un ami photographe et d’une vidéaste, il va finalement parvenir à observer le fauve après des semaines d’affût, et il nous invite à apprécier les bienfaits de la patience :
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Rompre avec l’homme moderne pressé pour retrouver le plaisir de l’inattendu : partant pour une aventure qui exige attente et silence, l’écrivain doute : “Je tenais l’immobilité pour une répétition générale de la mort.”. L’auteur voit alors en sa propre impatience, le reflet d’une époque attachée à l’instantanéité : “Au « tout, tout de suite » de l’épilepsie moderne, s’opposait le « sans doute rien, jamais » de l’affût. Ce luxe de passer une journée entière à attendre l’improbable”
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Les vertus de la contemplation : Tout au long du récit, Sylvain Tesson dresse un parallèle entre lui-même, et le photographe qu’il accompagne, Vincent Munier. Ce dernier est prêt à accueillir l’animal tel qu’il se présente à lui et n’attend pas un résultat de son expédition, son attitude est contemplative. Malgré son admiration pour cette philosophie, l’auteur cherche lui un sens, une symbolique à ce qu’il observe. Il voit dans l’apparition fugace de cette panthère, l’amour de sa mère disparue et de la femme qu’il a aimée.
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La Nature stable et immuable : cette expérience le pousse à remettre en question ses conceptions modernes du temps. C’est l’immuabilité de la nature qui lui confère son caractère divin : “Les bêtes sont des dieux déjà apparus. Rien ne conteste leur existence”. L’être humain, qui cherche à s’extraire de la nature et à évoluer, se refuse la sagesse conférée aux animaux par leur instinct. C’est au contact des bêtes que l’écrivain apprend à la retrouver.
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