« La Prison est-elle obsolète ? » – Angela Davis
« Nous pourrions réfléchir à un faisceau de dispositifs exigeant une transformation radicale. »
Membre des Black Panthers et militante pour les droits civiques aux Etats-Unis, Angela Davis est une figure de la lutte antiraciste, afroféministe et anti-capitaliste. Dans son dernier ouvrage La prison est-elle obsolète ?, elle remet en cause la légitimité du système carcéral et argumente en faveur d’une société sans prison. Angela Davis questionne notre perception d’une institution en renversant la problématique de la réforme de milieu carcéral.
- la remise en cause des normes, pour entrainer une transformation efficace, passe par un questionnement du point d’ancrage : pour Angela Davis, la prison est perçue comme un “fait acquis”, une institution qui nous semble naturelle et nécessaire. Cette perception est renforcée notamment par notre sentiment de familiarité avec la prison via sa représentation dans les médias et elle induit un biais lorsque nous devons la questionner. Au lieu de la questionner sous le prisme de sa réforme, comme nous le faisons habituellement, Angela Davis propose la remise en cause de l’objet lui-même. Elle apporte ainsi un point de vue, certes radical, mais qui permet de modifier l’élément fondateur de l’analyse.
- le questionnement du point d’ancrage entraîne l’exploration de nouveaux terrains d’application : en plus de questionner le côté obsolète de la prison, Angela Davis apporte de nouvelles solutions, qu’elle appelle “alternatives abolitionnistes”. Au lieu de chercher un substitut aux prisons, Angela Davis part de la source du problème, construire une société qui n’aurait pas besoin de prison. Angela Davis s’appuie sur l’interdépendance des problématiques liées à la prison pour se forger des convictions sur les solutions possibles. La prison reflète les grands problèmes de notre société : le racisme, la pauvreté, la crise de l’éducation, la précarisation du travail, la question identitaire…
Pour découvrir pourquoi Angela Davis souhaite supprimer les prisons, c’est ici.