Nos ambitions d’impacts positifs dans les médias
L’ambition historique d’un cabinet de conseil de développer la valeur économique de ses clients (croissance, résultat, …) doit évoluer pour intégrer l’impact positif et négatif sur ses parties prenantes. Comme nous l’avons partagé ICI dans la vision des parties prenantes de DEMAIN, nos clients sont un effet de levier d’impact formidable :
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Impacter positivement une entreprise ayant 1 million de client·e·s peut entrainer un impact positif sur ce million de personnes,
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Travailler avec des clients de taille plus réduite a un impact direct sur leur pérennité.
Cette semaine, nous vous partageons nos réflexions sur l’intégration de l’impact positif dans notre modèle d’affaires Médias, même si le travail n’est pas encore complètement finalisé. Nous avons réfléchi à ce stade en petit comité et nous élargirons, dans les semaines à venir, les échanges avec le cabinet et nos clients.
Avant de vous exposer les premiers résultats de notre réflexion, nous revenons sur la vision B Corp de la notion de modèle d’affaires à impact positif, ainsi que sur notre approche pour aborder ce sujet.
La vision B Corp du modèle d’affaire à impact positif
Plus que l’impact lui-même, B Corp évalue notre capacité à mesurer notre impact sur la société. B Corp distingue ainsi plusieurs niveaux dans la mesure des impacts liés au modèle d’affaire d’une entreprise, du plus basique au plus mature :
Notre approche et nos enseignements
Pour aborder ce point qui concerne le coeur de notre activité et qui peut avoir des conséquences importantes sur notre métier au quotidien, nous avons réalisé trois travaux :
- Analyse de nos missions Médias : sur la base de la douzaine de missions en cours, nous avons évalué notre impact positif et négatif sur les trois territoires que nous avions définis (l’environnement, la société et l’économie),
- Analyse des engagements RSE de nos clients Médias : sur la base de leurs rapports RSE, nous avons cherché à comprendre la nature de leurs engagements sur les trois prochaines années, ainsi que leur niveau de maturité,
- Définition collaborative de nos ambitions d’impact positif dans les Médias, ainsi que des objectifs et des indicateurs de mesure associés.
Le travail amont sur nos missions et les engagements RSE de nos clients Médias a fait ressortir trois enseignements :
- Enseignement n°1 : Comme pour beaucoup d’autres sujets, la quantification est un préalable indispensable aux choix. Les grands principes d’impact sont motivants mais seules les abaques et la mesure permettent de prioriser les enjeux et d’orienter les investissements. Par exemple, comment vouloir développer la représentation de la société sur une antenne TV si nous n’avons pas de vision claire et chiffrée de la composition de la société (par religion, ethnie, culture ou orientation sexuelle …) et de l’écart entre ce qui est donné à voir sur les antennes ?
- Enseignement n°2 : Notre ambition en termes d’impact positif doit être progressive. La première étape est la formation et la mesure : pas de changement sans compréhension qualitative et quantitative du sujet. Une fois les équipes (les nôtres mais aussi celles de nos clients) formées sur un sujet, le changement en entreprise (et donc notre impact positif) passera par trois étapes :
- l’intégration de l’impact positif à la vision : plan stratégique, plan marketing, cadrages éditoriaux, … (ex: % de nos cadrages éditoriaux qui intègre un volet sur l’environnement)
- la concrétisation de cette vision “plus” positive dans l’offre et l’expérience réellement sur le marché (ex : progression du nombre de contenus de nos clients sur des thématiques environnement)
- la concrétisation de l’offre dans les résultats (ex : progression de l’audience de nos clients sur les contenus environnement)
- Enseignement n°3 : La maturité de nos clients diffère en fonction du territoire, ce qui a des conséquences directes sur notre capacité d’impact positif
Le territoire Economie est celui sur lequel notre capacité d’impact est la plus évidente et la plus importante. Grâce à l’accompagnement de nos clients dans leur transformation face aux ruptures auxquelles ils sont confrontés, nous jouons un rôle sur leur pérennisation, et donc sur la protection de l’emploi et la préservation de la pluralité des acteurs etc.
Sur l’environnement, nos clients médias ont en général défini leur vision sur deux axes : ils cherchent à améliorer leur empreinte écologique (sans réduire les usages de leurs lecteur·rice·s, auditeur·rice·s, téléspectateur.rice.s), mais surtout ils peuvent développer l’exposition des enjeux climatiques au plus grand nombre. Notre rôle est de décliner, de déployer et d’accélérer leur plan environnemental et non de définir la vision
Sur la Société, la situation est différente. Au-delà de la question de la parité, assez largement adressée, les plans sur la représentativité sont beaucoup plus balbutiants. Notre rôle sera souvent non pas de décliner une vision mais de questionner et de challenger pour aider à esquisser une première vision du sujet puis de la décliner opérationnellement.
Ambitions et objectifs d’impact positif dans les Médias : premières réflexions
À ce stade de notre réflexion et avant challenge et affinage avec un public élargi (consultant.e.s et clients), nous avons défini quatre ambitions liées à notre impact positif dans les Médias :
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intégrer les ruptures (data, digital, engagement) dans l’activité de nos clients,
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développer leur audience,
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protéger leurs résultats.
En ce qui concerne notre ambition sur le volet environnement des médias, que nous n’avions jamais formulée jusqu’à maintenant, nos objectifs pourraient être :
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former nos consultants aux enjeux (qualitatifs et quantitatifs) énergétiques liés aux usages médias,
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intégrer une ambition environnementale aux offres éditoriales sur lesquelles nous travaillons,
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développer l’exposition des contenus environnement dans les offres de nos clients.
Le développement de la représentativité des médias est un sujet qui nous est cher, mais sur lequel nous n’avions pas d’objectifs clairs. Nous nous en sommes assignés 3, à challenger eux aussi :
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former les consultant.e.s aux enjeux de la diversité dans les médias,
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intégrer une ambition de représentativité aux offres éditoriales sur lesquelles nous travaillons
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développer la représentativité dans les offres de nos clients, avec un vrai enjeu autour de notre capacité à mesurer cette représentativité.
Enfin, la traduction de notre ambition sur la pluralité des points de vue en objectifs est sans doute le sujet sur lequel nous avons le plus buté. Après moultes réflexions, nous continuons à nous questionner sur le fait de ne pas travailler avec des acteurs qui ont un impact négatif sur la pluralité (en s’appuyant sur des indicateurs objectifs comme les condamnations CSA ou les condamnations en justice sur des critères liés à la pluralité), de travailler avec un nombre large de clients médias et enfin de développer l’audience de nos clients média.
Ces ambitions et ces objectifs sont-ils réalistes ? sont-ils trop ambitieux ? avons-nous omis certains éléments ? devons-nous plus nous focaliser ? Les échanges que nous allons mener avec l’ensemble du cabinet et nos clients dans les semaines à venir permettront sans doute de répondre à ces questions et d’affiner notre réflexion. Un des enjeux des prochaines étapes sera aussi d’inscrire ces objectifs dans une vision dynamique (objectifs 2022, 2023 et 2024) et de nous atteler à la question de la mesure et des plans d’actions.