Albert Moukheiber – Méta de Choc #3
« La rationnalité sans émotion est un non sens, ça ne veut rien dire, ça n’existe pas. »
Nous terminons notre série de podcasts consacrée à Albert Moukheiber, docteur en sciences cognitives et auteur de Votre cerveau vous joue des tours. Vous n’avez pas pu écouter les deux premiers podcasts, retrouvez-les ici.
Dans ce troisième épisode de Méta de Choc, Albert Moukheiber nous questionne sur l’opposition entre rationalité et émotion :
- la rationalité n’est pas un état supérieur à l’émotion : notre perception de la rationalité comme opposée à l’émotion est erronée. Elles représentent en fait un tout indivisible, et nous apprenons des émotions comme de la raison. Nous ne pouvons pas nous extirper de nos émotions car elles informent toujours notre rationalité. Dès lors, quelle émotion mobilisons nous lorsque nous prenons une décision ? “Il y a des moments ou j’ai besoin d’avoir des émotions froides mais il faut que je l’assume”. En ayant conscience de cette imbrication, nous pouvons prendre du recul sur la façon dont nous prenons des décisions.
- pour aller au-delà de nos pensées automatiques, évaluer ce que nous ne savons pas est un facteur de connaissance : l’illusion de la connaissance (aussi appelé effet Dunning-Krugger) est un biais qui entrave la pondération de nos opinions. Quand on ne sait pas ou très peu, on a tendance à surestimer notre connaissance. Pour limiter cet effet de surconfiance, il faut identifier l’étendue de ma méconnaissance. Albert Moukheiber va plus loin, “se tromper est souvent une information plus utile que de ne pas se tromper”. Le jeu mastermind en est l’illustration parfaite : je dois me tromper pour deviner la séquence de mon adversaire.
Pour questionner vos émotions et votre rationalité, écoutez ce podcast.