Une économie à nous – Eva Sadoun

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« Une économie à nous » – Eva Sadoun

Eva Sadoun, au travers de son ouvrage, Une économie à nous, nous propose de changer de regard sur l’économie au service du bien commun et de la justice sociale.

  • Une nouvelle éducation à l’économie

L’économie est aujourd’hui perçue comme réservée à un cercle fermé d’initiés. Dans les faits, rares sont ceux qui ont accès à son enseignement et cette exclusion d’une grande partie de la population participe largement au déterminisme social, terreau des inégalités qui structurent nos sociétés.
C’est pourquoi repenser l’économie c’est d’ores et déjà repenser son enseignement :

  • en l’enseignant dès le plus jeune âge pour que  chacun puisse s’approprier son fonctionnement et développer un esprit critique vs. les discours dominants,
  • en considérant l’économie comme un outil et non pas seulement comme une idéologie,
  • en analysant son histoire et en reconnaissant la pluralité des approches pour s’en inspirer avec objectivité et ne pas reproduire les erreurs du passé.
  • Mieux mesurer la réussite avec de nouveaux indicateurs

La croissance a toujours été érigée en indicateur absolu, en but ultime, à atteindre parfois au prix de conséquences humaines lourdes, mettant complètement de côté le bien-être de la collectivité.
En se focalisant sur un seul indicateur, le PIB, les dirigeants ont mis en place des politiques pas suffisamment ambitieuses sur le plan social, plan source de richesses sur le long-terme. En 2018, la Finlande s’est aperçue que l’amélioration continue de son PIB ne profitait pas aux Finlandais et a décidé de créer une variable économique du bien-être basée sur 5 territoires : droit des femmes, économie responsable, climat/ressources naturelles, éducation et démocratie, aide humanitaire.
Au-delà de repenser les indicateurs, il est indispensable de se concentrer sur leur mesure : en changeant de regard sur la production de richesse de nos entreprises et en refondant les méthodologies de leur évaluation (intégration de critères sociaux et environnementaux), ce qui permettrait de conduire à une compétitivité plus saine au service du bien commun.

  • Repenser l’actionnariat financier

L’actionnariat dans son essence même induit une certaine forme de perte de responsabilité, d’opacité et de désincarnation. Chercher un « bénéfice par action » le plus positif possible afin d’être bien perçu sur les marchés financiers peut conduire les entreprises à mener des stratégies court-termistes et à désinvestir leur effort humain et financier sur des actions plus long terme de transition écologique ou de réduction des inégalités par exemple.
Une solution pour sortir de ce modèle d’actionnariat serait d’y intégrer des contre-pouvoirs, de nouvelles parties prenantes dans la gouvernance des entreprises comme des actionnaires citoyens, engagés dans la préservation de leur mission.

  • Reprendre le pouvoir sur les décisions économiques

Afin de bâtir une économie durable et juste, il est nécessaire de repenser le socle de l’organisation économique, et faire émerger un cadre économique et réglementaire qui permette de créer un socle propice à la transformation.

  • Incarner le changement

Le dernier pilier pour « une économie à nous » évoqué par Eva Sadoun concerne les figures de leaders dans la société. Ce changement vers une économie plus respectueuse de la société et de l’environnement doit être porté par un modèle de leadership qui incarne davantage ses valeurs, le care, et des leaders divers, en écho à la pluralité du monde et des voix.