« Mémoires de la plantation » – Grada Kilomba
« Pourquoi est-ce que j’écris ? Parce que je le dois. Parce que ma voix (…) s’est tue trop longtemps. » Jacob Sam-La-Rose
Psychologue, professeure d’université et artiste, Grada Kilomba travaille sur les questions postcoloniales et sur les études de genre. Avec son livre Mémoires de la plantation, elle analyse le racisme ordinaire “qui n’est pas un événement isolé ou ponctuel” mais “une exposition constante qui fait revivre des scènes d’un passé colonial et mêle passé et présent”. En donnant la parole à des femmes noires, Grada Kilomba insiste sur l’importance de décoloniser notre parole et notre savoir.
- la responsabilité de donner la parole à celleux qui ne l’ont pas pour porter un message : Grada Kilomba souhaite faire porter la voix des femmes racisées pour qu’elles deviennent sujet et non plus l’objet, pour qu’elles décrivent au lieu d’être décrites. Ces femmes sont les mieux placées pour décrire l’indicible, lutter contre la silenciation et produire du savoir. Ce questionnement sur la prise de parole rejoint la réflexion du rappeur Medine, dont nous parlons dans notre newsletter précédente.
- la responsabilité de la conscientisation collective : Grada Kilomba compare notre appréhension du racisme à un iceberg : nous ne voyons que la partie émergée mais la partie la plus importante est sous l’eau, invisible. C’est à travers un parcours de responsabilisation que nous prenons conscience de cette problématique et que nous l’appréhendons. Cela nous permet ensuite de créer un nouveau savoir et de nouvelles configurations de pouvoir qui ne marginalisent pas les personnes racisées.
Cet essai nous questionne sur notre responsabilité, découvrez-le ici.